Vérification -
Accessibilité universelle

Cette liste de vérification tient compte des grands principes d’aménagement d'une rue universellement accessible. L’ordre dans lequel sont présentés les éléments ne constitue pas une hiérarchisation ou une priorisation d’un élément par rapport à un autre.

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1. Corridor de marche 

1.1 En fond de trottoir

composantes trottoir

1.2 Libre d'obstacles sur une largeur et une hauteur, suffisantes

dégagement trottoir

  • La largeur minimale du corridor de marche est de 1,8 m -  la largeur latérale requise pour permettre à deux fauteuils roulants de circuler côte à côte;
  • La largeur du corridor de marche doit être proportionnelle au volume de circulation piétonne : elle varie selon le type et l’usage de la rue pour permettre aux piétons de se côtoyer et de se croiser aisément. Les largeurs minimales suivantes sont recommandées selon le contexte :
    • 2,1 m sur une collectrice ou une artère;
    • 2,5 m au centre-ville ou sur une rue commerciale.
  • Hauteur libre d’obstacles minimale de 2,4 m;
    • Lorsqu’il s’agit d’élément en saillie sur des bâtiments, tel qu'un balcon, se trouvant en bordure du corridor de marche, on peut tolérer jusqu’à 2,03 m de hauteur libre d'obstacles;
    • En deçà de 2,03 m, il faut penser à protéger le dessous de l'élément en saillie.
  • Dévers de 2,5 % (1:40) ou moins;
  • Pente longitudinale de 8 % (1:12) ou moins.
Marge de recul des bâtiments :

  • À moins d’être physiquement séparée du corridor de marche, la marge de recul des bâtiments doit être libre d’obstacles;
    • Dans le cas où la marge de recul se trouve dans le domaine privé, collaborer avec l'arrondissement et les riverains afin de s'assurer qu'elle soit maintenue libre d'obstacles;
  • Le long d’une rue commerciale, les personnes ayant une déficience visuelle doivent pouvoir circuler dans le corridor de marche sans risque de se cogner sur un obstacle ou de se faire heurter par une porte qui s’ouvre. Dans la mesure du possible, collaborer avec l'arrondissement et les commerçants pour que :
    • Les commerces soient alignés et en rangée;
    • Les portes des commerces soient coulissantes ou en alcôve;
    • La marge de recul des commerces soit de 0,3 m lorsque les portes sont situées en alcôve et de 0,9 m lorsque les portes ne sont pas situées en alcôve.

dégagement végétaux

Pour plus de détails, consulter la fiches Corridor de marche du Fascicule 5 - Aménagements piétons universellement accessibles et la section Corridor piétonnier l'ouvrage: Critères d’accessibilité universelle : Déficience visuelle aménagements extérieurs, INLB et Société logique (2014) (p32-36).

1.3 Délimité des deux côtés de façon tactile et visuelle

Il est généralement reconnu que :

  • Un corridor de marche très large et non délimité tactilement et visuellement nuit à l’orientation d’une personne ayant une déficience visuelle;
  • Un corridor de marche universellement accessible doit être bien délimité en bordure du domaine privé.

Dans les cas où il y a une marge de recul ou un cadre bâti pavillonnaire, on cherchera, dans la mesure du possible et avec la collaboration des riverains, à délimiter visuellement et tactilement la limite entre les domaines privé et public.

Délimitation tactile :

La délimitation tactile est matérialisée par l'un des éléments suivants, ou par une combinaison de ceux-ci :

  • Une bordure d'une hauteur minimale de 60 mm (tolérance d’au plus ± 10 mm);
  • Une bande végétalisée continue ou des fosses de plantation séparées d'au plus 1,2 m, ayant les caractéristiques suivantes:
    • Largeur minimale de 0,6 m sans arbres et 1,2 m avec arbre;
    • Au même niveau que le corridor de marche ou avec une différence maximale de 6 mm avec celui-ci;
    • Des végétaux d’une hauteur limitée afin de ne pas nuire à la visibilité entre les différents utilisateurs;
  • Un alignement d'éléments de mobilier urbain détectables visuellement et tactilement et espacés d’au plus 1,2 m;
  • L’implantation de cafés-terrasses ou de placottoirs en bordure du corridor de marche;
  • Un alignement de bollards d'une hauteur maximale de 1,0 m et espacés d'au plus 1,2 m;
Délimitation visuelle :
  • La délimitation visuelle est matérialisée par un contraste de couleur et une variation des textures des revêtements;
  • Le contraste de couleurs entre le revêtement du corridor piétonnier et celui des surfaces adjacentes doit, idéalement, être de 70 % mais sans jamais se trouver en deçà de 40 %, en raison de l’usure et la saleté qui s'accumulera avec le temps.
Plaques podotactiles ou tuiles d’avertissement :
  • Les plaques podotactiles constituent des indicateurs tactiles d'avertissement ayant pour fonction de signaler la présence d’un danger et d'appeler les personnes avec une déficience visuelle à la vigilance;
  • Elles doivent être installées de part et d’autre de la zone de conflit potentiel pour signaler le début et à la fin de celle-ci;
  • Elles ne doivent pas être utilisées pour délimiter un corridor piétonnier ou pour former une ligne de guidance.

1.4 Rectiligne, sur le tronçon et entre les tronçons

1.5 En continuité avec les coins de rue et les traversées piétonnes

AlignementCorridorMarche

2. Intersection 

2.1 Simple 

Les caractéristiques suivantes sont préférées :

  • Angles des rues à 90°
  • Contrôle de la circulation avec panneaux arrêt ou feu de circulation
  • Pas trop large (moins de 6 voies)
  • Sans îlot de refuge
  • Sans piste cyclable
IntersectionSimple20201209

Lorsque l’intersection ne présente pas les caractéristiques ci-dessus, elle est considérée comme complexe et requiert une attention particulière. Se référer à la section intersections complexes de l'ouvrage Critères d’accessibilité universelle : Déficience visuelle aménagements extérieurs, INLB et Société logique (2014) (p106 à127) dans ce cas, et consulter le Comité Consultatif en accessibilité universelle du SUM (CCAU).

2.2 Transition facile entre le trottoir et la chaussée

  • Toute dénivellation supérieure à 13 mm doit être maintenue accessible aux personnes avec une déficience motrice;
  • Des rampes d'accès universel (RAU) doivent être aménagées aux intersections pour permettre la transition entre les trottoirs et la chaussée.
    • Consulter le DNI-3A-700 pour les détails de la rampe d'accès universel;
  • Les RAU doivent être placés dans l’alignement du corridor de marche et du passage pour piétons;
    • Consulter la section Positionnement des rampes d'accès universels de la fiche sur les avancées de trottoir pour plus de détails.
  • Le stationnement doit être interdit à moins de 5,0 m du coin de rue;
    • Se référer à la fiche sur le dégagement visuel minimal aux intersections pour l’emplacement du 5,0 m;
    • Au besoin, prévoir des mesures interdisant le stationnement, tels que panneaux de signalisation, marquage au sol, borne-fontaine, saillies etc.
  • Le rayon du coin de rue doit être dépourvu de toute plantation ou de mobilier urbain;
  • Le feu de circulation doit être implanté à une distance minimale de 1,0 m à l’extérieur des talons du bateau-pavé;
  • Les objets près du coin de la rue doivent être dépourvus d’éléments en saillie non détectables par la canne blanche;
    • Pour être détectables par la canne blanche, les objets doivent, de préférence, se prolonger jusqu’à 0,3 m du sol ou, idéalement, se prolonger jusqu’au sol;
  • Il faut penser à protéger la zone autour des panneaux de signalisation, panneaux publicitaires, haubans, caissons sur un fût, etc. qui comportent souvent des éléments en saillies non détectables;
En présence d'une saillie verdie :
  • S'assurer de bien orienter visuellement et tactilement les piétons avec une limitation visuelle;
    • Pour éviter que la saillie de trottoir devienne un espace vaste et désorientant, il est recommandé que des espaces de plantations délimitent le corridor piétonnier jusqu’à la fin du rayon.
  • Limiter la hauteur maximale des plantations à 0,6 m là où un piéton doit être visible;

Consulter la section: Visibilité et hauteur des plantations de la fiche sur les avancées de trottoir pour plus de détails.

2.3 Traversée de la rue facile et sécuritaire

Les caractéristiques suivantes doivent être privilégiées :

  • Passage pour piétons clairement défini par un marquage contrastant et aligné avec le corridor piétonnier;
  • Accès au trottoir dans le prolongement des deux corridors de marche et alignés avec les traverses piétonnes;
  • Mouvements des véhicules simples et prévisibles;
  • Environnement sonore fournissant des repères suffisants pour guider les personnes avec déficience visuelle (DV).
Intersection contrôlée par feu de circulation :
  • Vérifier que le temps alloué pour la traversée des piétons est suffisant, lorsqu'un décompte numérique est prévu;
    • Consulter le Guide Feux pour piétons à décompte numérique de la Ville de Montréal pour plus de détails.
  • Prévoir un signal sonore lorsque :
    • L'intersection est décentrée (le passage pour piéton est en diagonale ou la traverse est loin du coin de la rue);
    • L'intersection est en T;
    • La circulation parallèle est absente ou insuffisante;
    • L'intersection a des feux pour piétons en mode protégé ou partiellement protégé;
    • Certaines autres situations où les indices de la circulation peuvent être difficiles à discriminer, provoquant des erreurs d’interprétation de la part des personnes avec DV tels que :
      • Bruit excessif à une intersection;
      • Largeur de rue excessive (6 voies et plus);
      • Patron de circulation complexe;
      • Mouvements de virages importants;

Tel qu'indiqué dans les normes, les demandes de signaux sonores doivent être adressées à l'équipe des feux par un spécialiste en orientation et mobilité d'un centre de réadaptation en déficience visuelle. Ce dernier effectue une évaluation afin de faciliter la prise de décision quant au bien fondé de l'ajout de signaux sonores aux feux pour piétons déjà en place.

Lorsque l'aménagement existant comporte déjà des signaux sonores et que le projet remet en question leur utilisation, il est obligatoire de contacter un/une Spécialiste en Orientation et Mobilité (SOM) qui réalisera une étude de relocalisation des signaux sonores. En fonction des situations, et de manière non exhaustive, le SOM peut demander la relocalisation du feu à la prochaine intersection ou sa désactivation tout en émettant des recommandations de sécurité compensatoires à l'intersection visée, telle que la présence d'un signaleur sur une amplitude horaire étendue adaptée aux besoins des utilisateurs.

​Pour plus de détails consulter la section Justification des signaux sonores de l'ouvrage: Critères d’accessibilité universelle : Déficience visuelle aménagements extérieurs, INLB et Société logique (2014) (p83-90) et le Guide des signaux sonores de la Ville de Montréal.

Refuge au milieu de la traversée* :

Si un refuge est implanté au milieu de la chaussée, il doit avoir les caractéristiques suivantes:

  • Être aligné avec les coins de rue et les passages pour piétons;
  • Être au même niveau que la surface de la rue;
  • Être détectable visuellement et tactilement :
    • Des plaques podotactiles doivent être disposées à l’entrée et à la sortie du refuge, séparées, de préférence, par une distance de 0,6 m et délimitées de chaque côté par des surfaces détectables tactilement et visuellement (du gazon ou une bordure d'une hauteur minimale de 75 mm entre le refuge et le terre-plein);
  • Être exempt d’objets en saillie;
  • Être muni de mesures physiques de protection;
  • Être entretenu en conditions hivernales.

Pour plus de détails, consulter l'ouvrage: Critères d’accessibilité universelle : Déficience visuelle aménagements extérieurs, INLB et Société logique (2014) (p114).

* Cette section ne concerne pas les refuges en bordure de pistes cyclables. Ces derniers seront abordés dans un autre contexte.

RefugePieton20201209

3. Revêtement

3.1. Facilite la marche et permet des déplacements confortables et sécuritaires pour tous les piétons

Le revêtement devrait avoir les caractéristiques suivantes :

  • Est en bon état (sans trous, fentes ni autres déformations) Antidérapant;
    • Une attention particulière doit être apportée aux surfaces peintes, qui peuvent être glissantes.
  • Ne réfléchit pas la lumière;
  • A des joints étroits et peu profonds;
  • A des ressauts mesurant 6 mm et moins;
  • Si plusieurs types de revêtements de sol sont utilisées, choisir des matériaux qui réagissent de la même façon aux variations de température.
  • L’approche perpendiculaire à la jonction de deux revêtements de sol ne doit pas excéder 13 mm afin de ne pas constituer un obstacle pour les personnes se déplaçant en fauteuil roulant;
  • La hauteur entre la terre de culture d’une fosse de plantations et la surface adjacente du corridor piétonnier ne doit pas dépasser les 6 mm;
  • Les pavés, si utilisés, doivent être de grandes dimensions afin de réduire le nombre de joints;
  • Les grilles d’arbres, si installées, doivent avoir des fentes de moins de 13 mm, orientées perpendiculairement à la circulation;

Pour plus de détails, consulter la fiche Revêtement de sol du Fascicule 5 - Aménagements piétons universellement accessibles.

3.2. Contribue à l'orientation et à la lisibilité de l'espace

Les faits suivants doivent être pris en considération :

  • Pour les personnes ayant une limitation visuelle, le repère tactile fourni par une juxtaposition judicieuse de revêtements de textures différentes peut grandement améliorer leur mobilité;
  • Le passage d’une texture à l’autre, détectée par le pied ou la canne blanche, indique au piéton ayant une limitation visuelle qu’il dévie du corridor de marche ou qu’il change d’environnement:
    • Pour être détectable tactilement, la différence de texture doit être assez prononcée et les surfaces suffisamment larges.
  • La couleur du revêtement a beaucoup d’importance pour les personnes ayant une basse vision;
  • Le repère visuel fourni par le contraste entre deux revêtements de couleurs différentes peut indiquer l’arrivée dans un environnement distinct, la déviation d’un parcours ou un changement de niveau:
    • Tout comme pour les textures, le contraste de couleurs doit être assez prononcé pour être détectable.
  • Le son produit par une canne ou les pieds sur des revêtements différents peut également servir à l’orientation d’une personne ayant une limitation visuelle:
    • On ne peut pas strictement se fier à cet élément pour assurer une détectabilité, notamment en raison des conditions hivernales.

Pour plus de détails, consulter la fiche Revêtement de sol du Fascicule 5 - Aménagements piétons universellement accessibles.

4. Mobilier urbain

4.1. En quantité suffisante

Pour certaines personnes avec des limitations motrices, tel que les ainés, les femmes enceintes et les personnes utilisant une aide à la mobilité, la praticabilité de l'espace peut être très réduite. Il est donc important de leur offrir, ainsi qu'à l'ensemble des piétons, des espaces de repos et de socialisation à intervalles réguliers.

Le long d'un parcours, la distance entre les bancs détectables à la canne blanche doit être :

  • Idéalement 100 m
  • Maximum 250 m.

4.2 Aux bons endroits

Le mobilier devrait être placé :

  • Dans l'espace de la banquette, entre le corridor de marche et la chaussée;
  • De manière à
    • ne pas empièter pas sur le corridor de marche;
    • sap eN'entrave pas le bon déneigement du corridor de marche;

Le mobilier devrait :

  • Avoir des éléments de couleur contrastante afin d’être repérable;
  • Être détectable avec la canne blanche:

Tout élément de mobilier en saillie doit être détectable à une hauteur maximale de 0,3 m du sol, à l’exception des bancs qui se trouveront à une hauteur normale d’assise (approximativement 0,45 m).

Les caractéristiques suivantes sont recherchées :

  • Cafés terrasses placés en bordure de la chaussée, avec préservation du corridor piétonnier en fond de trottoir;
  • Éclairage suffisant, uniforme, linéaire et non éblouissant;
  • Arbres alignés de sorte à favoriser l’orientation des personnes avec une déficience visuelle (DV);
  • Haubans aménagés à la verticale car les éléments obliques réduisent la hauteur libre et constituent un danger pour les personnes avec une déficience visuelle (DV);
  • Aire de manœuvre de 1,8 m
    • prévue à proximité des éléments de mobilier urbain (tels que les bornes de stationnement, poubelles, bancs, abreuvoirs etc.) afin que tous les piétons puissent s’en approcher aisément;
    • peut être calculée en incluant le corridor de marche.

Pour plus de détails, consulter les fiches Corridor de marche et Cafés-terrasses et placottoirs du Fascicule 5 - Aménagements piétons universellement accessibles.

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Mauvais exemple : Les éléments obliques des haubans réduisent la hauteur libre et constituent un danger

Bon exemple : Les haubans doivent être aménagés à la verticale

Source : Critères d’accessibilité universelle Déficience visuelle aménagements extérieurs, INLB et Société logique (2014)

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Les éléments de mobilier en saillie doivent être détectables à une hauteur maximale de 0,30 m du sol

Disposition mobilier

Le mobilier urbain doit être placé dans la banquette, sans empiéter sur le corridor de marche

5. Transitions vers les lieux et les bâtiments riverains

5.1 Cheminement clair et sans obstacles

5.2 Transition facile

  • Accès aux aménagements riverains facile à repérer, sans marches ni ressauts:
  • Aucune dénivellation entre le corridor piétonnier et les composantes adjacentes, tel que la première marche d’un escalier descendant ou une fosse de plantation abaissée;
  • Si un escalier, une pente ou une rampe d’accès sont adjacents au corridor piétonnier, ils doivent être :
    • Perpendiculaires au corridor piétonnier;
    • Détectables par la canne blanche;
    • Débuter à une distance minimale de 0,3 m du corridor de marche:
      • Si un escalier descendant débute à moins de 0,3 m du corridor de marche, une clôture avec porte doit en cloisonner l’accès;
    • Être délimités, en amont et en aval, par un élément architectural longeant le corridor piétonnier (muret, bordure, clôture) afin de limiter les risques de déviation et de chute.
  • Si l’aménagement descendant longe parallèlement le corridor piétonnier, il doit être séparé de ce dernier par un garde-corps, sur toute sa longueur;
  • L’espace ouvert sous un escalier montant doit être cloisonné de façon à bloquer l’accès aux zones ayant une hauteur libre de moins de 2,03 m.

Pour plus de détails, consulter l'ouvrage: Critères d’accessibilité universelle : Déficience visuelle aménagements extérieurs, INLB et Société logique (2014) (p34-35).